 
Dans un développement majeur pour le secteur des télécommunications en France, les opérateurs Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange ont récemment soumis une offre conjointe non engageante en vue d'acquérir une grande partie des activités d'Altice, notamment celles de SFR, dans le pays. Cette initiative survient dans un contexte où le marché des télécommunications est de plus en plus concurrentiel et mature, poussant les acteurs à s'allier pour renforcer leurs positions et leurs infrastructures.
La proposition d'acquisition émane d'un besoin croissant d'améliorer les services et d'assurer une continuité pour les clients de SFR, une des principales marques d'Altice en France. En effet, la consolidation des ressources et des infrastructures est essentielle pour faire face aux défis technologiques actuels, notamment en matière de cybersécurité et d'innovation. Les entreprises visent à renforcer leurs investissements dans des domaines cruciaux comme la résilience des réseaux à très haut débit et l'intelligence artificielle, qui sont des leviers de croissance indéniables dans le secteur.
Le montant total de l'offre conjointe s'élève à environ 17 milliards d'euros, représentant la valeur d'entreprise des actifs concernés d'Altice en France. Ce chiffre suggère une valorisation globale implicite d'Altice France qui dépasserait les 21 milliards d'euros. Cette évaluation est significative dans un marché où la valeur des actifs télécoms fluctue en fonction des investissements et des innovations technologiques.
Les trois opérateurs ont convenu d'une répartition ciblée des activités à acquérir. L'activité destinée aux entreprises, ou « B2B », serait principalement transférée à Bouygues Telecom, en collaboration avec Free-Groupe Iliad. Cette décision permettrait à Bouygues Telecom de renforcer sa présence sur le marché B2B, qui représente une part croissante des revenus dans le secteur des télécommunications.
Quant à l'activité « B2C » (Business to Consumer), elle serait partagée entre Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange, permettant ainsi une diversification des offres et une meilleure couverture des besoins des consommateurs. En parallèle, les infrastructures et les fréquences, qui sont des éléments stratégiques pour le bon fonctionnement des réseaux, seraient également réparties entre les trois opérateurs. Notamment, le réseau mobile de SFR dans les zones moins densément peuplées serait repris par Bouygues Telecom, ce qui pourrait améliorer la qualité du service dans ces régions.
Cette offre conjointe a des implications majeures pour le paysage des télécommunications en France. Elle vise non seulement à préserver un écosystème concurrentiel, mais également à garantir que les consommateurs bénéficient de services de qualité. La consolidation des infrastructures est cruciale, surtout dans un contexte où les menaces cybernétiques deviennent de plus en plus fréquentes et sophistiquées. Les investissements dans la cybersécurité et les nouvelles technologies sont donc des priorités pour assurer la pérennité des services offerts.
 
Si cette offre non engageante est acceptée par le vendeur, une offre confirmatoire sera soumise, conditionnée à la réalisation de diligences raisonnables. Cela inclut une évaluation financière et opérationnelle pour valider les hypothèses formulées dans l'offre initiale. Ce processus garantit que toutes les parties impliquées ont une compréhension claire de la valeur et des risques associés à l'acquisition.
De plus, l'accord devra être soumis à la consultation des instances représentatives du personnel, une étape cruciale pour garantir que les droits et intérêts des employés sont pris en compte. Enfin, l'opération sera également soumise à l'approbation des autorités réglementaires compétentes, une étape indispensable pour assurer la conformité aux réglementations en vigueur.
Dans le cas où certains actifs ne pourraient pas être transférés immédiatement aux trois opérateurs, une société commune sera mise en place pour gérer ces actifs pendant une période de transition. Cette approche permettra une migration progressive des clients, minimisant ainsi les perturbations de service. Les employés d'Altice joueront un rôle clé dans cette transition, assurant la continuité des opérations tout en facilitant l'intégration des ressources.
Orange est l'un des principaux acteurs mondiaux des télécommunications, affichant un chiffre d'affaires de 40,3 milliards d'euros en 2024. Avec environ 124 600 employés au 30 juin 2025, dont 68 700 en France, le groupe dessert un total de 300 millions de clients à travers le monde, incluant 262 millions dans le mobile et 22 millions dans le haut débit fixe. Sa présence est établie dans 26 pays, et il est reconnu pour ses services aux entreprises multinationales sous la marque Orange Business. Cette solide position sur le marché donne à Orange un poids significatif dans les négociations en cours.
Free, membre du groupe Iliad, a révolutionné le marché français des télécommunications avec l'introduction de la première box triple-play au monde dans les années 90. Aujourd'hui, Iliad est un acteur majeur en Europe, engageant des initiatives innovantes et des stratégies de prix agressives pour capturer des parts de marché. Leur expertise technique et leur approche axée sur le client en font un partenaire stratégique dans cette offre conjointe.
Bouygues Telecom, quant à elle, s'est imposée comme un leader sur le marché français grâce à son offre variée de services et à sa capacité à innover. L'opérateur a su s'adapter aux évolutions du marché et aux besoins des consommateurs, notamment en matière de services mobiles et de haut débit fixe. Son implication dans cette offre conjointe témoigne de son ambition de renforcer sa position sur le marché des télécommunications en France.
En somme, l'offre conjointe de Bouygues Telecom, Free-Groupe Iliad et Orange pour acquérir une partie significative des activités d'Altice en France pourrait entraîner des changements majeurs dans le secteur des télécommunications. Bien que cette proposition soit encore à ses débuts et qu'il n'y ait aucune garantie qu'un accord soit atteint, elle souligne l'importance de la collaboration entre opérateurs dans un marché en constante évolution. Les prochaines étapes, notamment les évaluations financières et les consultations réglementaires, seront déterminantes pour l'avenir de cette initiative et pour le paysage des télécommunications en France.